15/07/2020
Quand elle intègre Stormshield en 2010, Maryse est la seule femme développeuse au sein de notre R&D lilloise. Dans un univers particulièrement masculin, elle a su tirer son épingle du jeu et s’intégrer dans les équipes. Retour sur son statut de femme ingénieure et son engagement associatif.
Maryse, pourquoi t’es-tu orientée vers l’informatique ?
Quand j’étais au lycée, je ne savais pas quoi faire plus tard. J’ai fait un bac S parce j’avais envie de faire des sciences. Je suis partie donc en prépa, j’ai passé des concours pour plusieurs écoles et j’ai été admise à l’École nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise (ENSIIE). En 1999, on est alors en plein boom de l’informatique. Une discipline qui me fascinait, puisque j’y touchais déjà un peu sur mon temps personnel. Je savais qu’un truc énorme s’ouvrait : des métiers allaient se créer, on allait changer nos manières d’apprendre, de s’informer, de vivre… Banco, j’ai décidé de choisir cette voie ! Bon, par la suite, j’allais m’apercevoir que les femmes n’étaient pas nombreuses ici…
Pourquoi selon toi cette minorité de femmes dans l’informatique ?
Selon moi, il n’y a pas de raisons rationnelles. C’est avant tout le résultat d’un conditionnement familial et social. Décrocher les diplômes ne fait pas tout ; une fois qu’on a franchi la porte des entreprises, les femmes ingénieures doivent s’intégrer dans un monde d’hommes. Et pour changer ça et instaurer plus de parité dans les postes en informatique, il faut mettre fin aux stéréotypes sur les métiers soi-disant féminins et masculins. Et ce, dès le plus jeune âge !
C’est quoi l’association « Femmes Ingénieurs » ?
Femmes ingénieurs, c’est une association nationale qui regroupe des femmes ingénieures et qui a deux objectifs : informer et sensibiliser les jeunes filles au monde de l’informatique et promouvoir la place de la femme dans ce secteur.
Plus concrètement, je suis intervenante sur des évènements auxquels participe l’association tels que « Numériqu’elles », « Les Sciences de l’Ingénieur au Féminin » ou encore « Les matinées Ingénieur au Féminin » qui ont lieu en mars et au cours desquelles nous présentons aux lycéennes des témoignages de femmes ingénieures venant d’écoles de la région Hauts-de-France.
C’est important pour moi d’être investie dans une telle association, parce que je suis la seule fille de la R&D du produit SNS à ce jour. Et que cela fait 9 ans que je suis arrivée dans l’équipe ! Cela m’interpelle, parce que cela met bien en lumière qu’il y a vraiment très peu de femmes dans nos métiers.
Tu as participé à l’évènement « Numériqu’elles » à Lens en février ?
Oui, c’est un évènement organisé conjointement par la région Hauts-de-France, l’Éducation Nationale et l’organisme du CORIF, qui agit en faveur de de la mixité et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il y en a plusieurs dans l’année. Durant ce forum, des entreprises et des associations interviennent, se présentent et font des démos. Il y a aussi des sessions de témoignages. L’idée est de présenter les métiers aux jeunes filles, dans l’espoir de susciter des vocations ! J’y ai pris la parole en tant qu’ingénieure informaticienne afin qu’elles puissent avoir un témoignage de carrière et leur donner des pistes pour s’orienter dans cette voie.
Cette édition de février s’est déroulée pour la première fois à Lens et a rassemblé près de 150 collégiennes et lycéennes volontaires. Une vraie réussite !
Quel message passes-tu aux jeunes filles quand tu les rencontres ?
Que l’univers de l’informatique est rempli de bons métiers intéressants et porteurs. Et surtout, ouverts à toutes. Je leur rappelle aussi que la cybersécurité n’est pas un milieu réservé aux hommes, que les femmes ont un rôle à jouer dans la pénurie des talents en informatique aujourd’hui et que l’on a tout plein de postes pour elles chez Stormshield !