08/01/2021
Arrivées en 2018 et 2019, Mounia et Sandy sont aujourd’hui les seules femmes dans l’équipe support de Stormshield (communément appelé en interne le TAC). Double interview de deux passionnées de technique aux parcours bien différents.
En quoi consiste votre travail chez Stormshield ?
Mounia : Nous travaillons au support technique pour le produit Stormshield Network Security (notre produit qui protège les réseaux informatiques). Concrètement, nous recevons des appels ou des tickets de la part de clients qui ont un problème avec leur pare-feu et essayons de résoudre au mieux leurs problématiques.
Pourquoi avoir choisi le secteur de l’informatique ?
Sandy : J’ai toujours été un peu geek. J’ai des amis qui travaillent dans ce domaine et qui ont leur propre boutique d’informatique. J’allais souvent là-bas pour bidouiller mon PC ou pour apprendre d’eux. J’ai commencé de manière autodidacte. Puis, histoire d’approfondir vraiment, j’ai décidé de me lancer dans une courte formation réseaux.
Mounia : Pour ma part, l’informatique m’a toujours intéressée. Lorsque j’ai eu mon premier ordinateur, j’essayais déjà de comprendre comment tout cela fonctionnait. J’ai ensuite entrepris une licence de mathématiques et physique au cours de laquelle j’ai suivi des cours d’introduction à l’informatique et d’algorithmique. J’ai commencé à faire un peu de développement, et cela m’a plu. J’ai ensuite suivi un master en réseaux car je voulais aussi comprendre comment communiquent les personnes.
Vous êtes les seules femmes sur une petite trentaine de collaborateurs de l’équipe TAC chez Stormshield. Selon vous pourquoi cette minorité féminine ?
Sandy : Je pense que c’est surtout dû aux préjugés qui existent dans ce secteur qui ne donnent pas envie aux femmes de se lancer dedans. En particulier le cliché des geeks qui travaillent dans leur coin et qui peut freiner certaines. Et une réalité numérique : puisqu’il n’y a pas beaucoup de femmes dans ce domaine, celles qui s’y aventurent seront probablement seules au milieu de beaucoup d’hommes. Je pense aussi que l’informatique au collège et au lycée ne donnait pas envie. Un apprentissage qui visait principalement les logiciels de bureautiques, c’est forcément trop restreint. Aujourd’hui, il me semble que la découverte de l’informatique se fait plus tôt et sur différents domaines (développement, robotique, réseaux…) et c’est une très bonne chose.
Mounia : Je viens du Maroc et il n’y a pas vraiment de différence : il y a autant de femmes que d’hommes dans ce secteur ! Lorsque je suis arrivée en France, j’étais la seule fille dans ma classe…
Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour donner plus envie aux femmes de rejoindre les métiers du numérique ?
Sandy : Il faudrait « casser » cette image clichée selon laquelle il n’y a que des geeks qui travaillent en informatique et mettre plus en avant les points forts de ce secteur. Il faudrait également mieux présenter la filière pendant la scolarité, montrer l’étendu des possibilités, car elles sont nombreuses et toutes intéressantes.
Mounia : Je ne suis pas sûre que présenter la filière informatique augmentera le nombre de femmes en informatique. C’est à elles de s’y intéresser, comme les hommes s’y intéressent naturellement. Par contre, je suis convaincue qu’il faut banaliser l’informatique. Et en parler davantage dans son entourage féminin, pour que ce soit réellement une option pour elles. C’est ce que j’essaye de faire avec ma petite sœur.
Comment s’est passé l’intégration dans l’équipe, exclusivement masculine ?
Mounia : Cela s’est super bien passé ! Ils m’ont bien aidée à monter en compétences. Au final, j’aime bien travailler avec des hommes, ils sont calmes et posés dans les quelques situations de stress que nous pouvons avoir au support. Nous travaillons dans une bonne ambiance, ce qui est important pour moi.
Sandy : Mounia a raison, c’est une très bonne équipe. J’apprends énormément et l’entraide est très présente. La bonne ambiance et le soutien des collègues sont deux choses que j’apprécie ici et qui me semblent indispensable. Surtout au support.
Au final, est-ce que le secteur de l’informatique correspond à vos attentes ?
Mounia : Je n’avais pas vraiment d’idée précise sur le domaine au début. Mais plus je découvre, plus ceci me plaît.
Sandy : Pour ma part, au début, je ne voulais pas faire de support technique, ce n’était pas du tout ma vocation. Mais il y a une différence entre le support technique classique où les tâches sont souvent simples et répétitives, et le support technique de Stormshield. Ici, la fiche de poste indique bien « experte réseaux ». L’entretien chez Stormshield était réellement stimulant pour moi et m’a donné envie d’avoir ce poste, malgré mes réticences du début. Je ne regrette pas mon choix car il y a de la complexité et j’y apprends beaucoup de choses.
Avez-vous déjà eu des moments de doutes ?
Mounia : Uniquement sur mes compétences, pas sur le secteur. Mais ce sont des remises en question naturelles selon moi, peu importe le secteur où on travaille. Surtout que je me considère encore comme débutante à l’heure actuelle !
Sandy : Je pense que le doute est un passage obligatoire au TAC. L’apprentissage est continu et il m’arrive de douter encore. Mais ça c’est la même chose que l’on soit un homme ou une femme, chacun gère à sa façon !